- le droit à un logement pour remettre la personne dans un projet, par Marie-Claude Chainaye.
- le justiciable, un SDF, un toxicomane, un sans-emploi comme un autre par Jacques Moriau.
Ponctuée par les témoignages vidéo de personnes (ayant été ou toujours) incarcérées, ces interventions se prolongèrent en un débat nourri.
L'après-midi était organisée en une demi-douzaine de tables rondes couvrant la double thématique du rapport. Quatre tables-rondes se proposaient d'approfondir des thématiques en rapport avec la 1° partie "sortie de prison" : l'accès au logement des sortants de prison; la continuité des soins; le projet de (ré)insertion individualisé; les relations familiales et affectives. Deux autres se penchaient sur différents aspects du projet de maisons de transition.
Nous nous intéresserons ici plus spécialement à la table ronde 3, intitulée : "Quelle place pour l'élaboration d'un projet d'insertion individualisé adapté au profil de la personne sortant de prison ?"
Plusieurs projets innovants en cours y étaient présentés : AMONT-AVAL du SASJ Liège 1 à Lantin;
TREMPLIN POUR L'INSERTION développé depuis dix ans par AIDE ET RECLASSEMENT à Andenne, Huy et Marneffe; REINSERT extra muros, mis en place par l'Enseignement de Promotion Sociale dans toute la partie francophone. S'y ajoutait un projet en cours d'élaboration et toujours à la recherche d'un soutien, le projet DELTA, porté par les ASBL ADEPPI ET APRES.
Notre coordinateur a rappelé le contexte et les principales hypothèses de travail adoptées par le projet Tremplin pour l'insertion mené avec le soutien du Fonds social européen avant de développer deux de ses spécificités : la guidance d'insertion et les suivis psychologiques ambulatoires qui précédant la libération.
L'objectif
général du projet est l'optimisation de l'offre de
services aux personnes incarcérées, pendant
la phase préparatoire à la libération et durant les premiers mois qui
suivent le retour en liberté, de manière à réduire les risques de sans-abrisme
et à renforcer les chances d'accès aux
stades ultérieurs du parcours d'insertion.
La Guidance sociale d'insertion des stagiaires des formations (pré)-qualifiantes
pendant et après la formation.
L'accueil social des candidats aux
formations de remise à niveau, alphabétisation et français langue étrangère est
mis à profit pour un diagnostic de leur situation sociale, reprenant les points cruciaux dans la perspective de
la préparation d'une sortie de prison. Pour les candidats qui n’ont pas déjà
été en contact avec nos services, cette accueil social inclut un travail sur la
motivation, l'ébauche du projet personnel de gestion du temps de détention, les
démarches en vue de la régularisation de la situation administrative et, s’il y
a lieu, de l'inscription comme demandeur d'emploi. Ce travail est effectué en
concertation avec la responsable pédagogique.
Un accompagnement social individuel des
stagiaires inscrits dans les filières pré-qualifiantes, est assuré dans trois
établissements. Au CPE Marneffe, il est
étendu aux filières de soutien à la formation professionnelle et d'aide à la réinsertion. Pendant
la durée de formation, la guidance inclut : des entretiens individuels
réguliers, la gestion sociale des
problèmes émergeant durant la formation et susceptibles d'interférer avec le
déroulement de celle-ci, un travail individuel sur les compétences sociales et la responsabilisation. La position de l’agent de
guidance est d’accompagner la personne dans l’élaboration de son propre projet
et de l’inciter à effectuer elle-même, ses démarches. Ce travail se fait en
concertation avec les formateurs. Le fil conducteur est la gestion active du
temps de détention et l’élaboration progressive des éléments du plan de
reclassement.
Le suivi social des stagiaires qui arrive au
bout du module de cours se prolonge, durant une période post-formation de 3
mois minimum. Cette phase d'intervention vise la consolidation des acquis pour
le plan de reclassement, l'accompagnement dans les démarches en vue de la
finalisation et de la présentation de celui-ci devant les instances
compétentes, et, le cas échéant, l'accompagnement de la transition vers les
formations qualifiantes ou l’insertion socioprofessionnelle. Elle peut, en fonction des besoins, être prolongée pour une période maximale de 6 mois.
Ajoutons pour conclure, qu'un accent particulier a été mis, pour la nouvelle programmation (2014-2020), sur l'articulation entre les actions en prison et hors prison.
Il s'agit, d'une part, de favoriser l'amorce
d'une prise en charge psychologique ou sociale ambulatoire, dès la phase de
préparation de la sortie, en particulier, lors de permissions de sortie, de
congés pénitentiaires ou d'une mise sous surveillance électronique. Dans une
trentaine de cas, un suivi ambulatoire psychologique peut ainsi être amorcé dès
cette phase préparatoire à la libération.
Il s'agit, d'autre part, de développer les
synergies inter services, en vue d'un accompagnement plus soutenu, durant les
premiers mois suivant la sortie de prison.
Nous reviendrons prochainement sur le rôle des suivis psychologiques dans le cadre de nos actions.
(*) Sortir de prison... Vers une transition réussie? Des dispositifs existants en matière de (ré)insertion à l'hypothèse des maisons de transition. Rapport disponible sur le site www.caap.be