vendredi 13 décembre 2013

Etats Généraux sur les prisons : Aide et Reclassement rappelle l'importance du soutien du Fonds Social Européen à l'offre de services en Communauté française.



Le 22 novembre dernier, se sont tenus au Parlement fédéral, les premiers Etats Généraux sur les prisons. Initiative du Conseil Central de Surveillance Pénitentiaire.  Cette journée a réuni quelques 150 participants autour de quatre thèmes principaux :
1° la surpopulation pénitentiaire;
2° le service garanti dans les prisons en cas de grève;
3° l'aide psychosociale aux détenus;
4° les soins médicaux pour les détenus.
Le programme, particulièrement copieux, était fort de 22 interventions, chacun des thèmes étant introduit par une présentation d'un représentant d'une commission de surveillance d'une des prisons belges. Suivaient ensuite, selon les thèmes abordés, les points de vue de chercheurs, fonctionnaires de différents départements, directeurs de prisons, d'une organisation syndicale, ainsi que de diverses instances telles que l'Observatoire International des Prisons, la Ligue des droits de l'homme, le Centre pour l'Egalité des Chances.
Le 3° thème de la journée prévoyait des interventions d'un haut fonctionnaire de l'administration pénitentiaire, Mr Werner Vanhout au sujet du Service PsychoSocial des prisons, d'un coordinateur de la Communauté flamande et de la principale structure socio-culturelle "De Rode Anthraciet". 


C'est dans le cadre de cette partie des Etats Généraux que le coordinateur d'Aide et Reclassement, Daniel Martin, a eu l'opportunité de présenter un état des lieux de l'offre d'aide et de services dans les prisons en Communauté française.  Après avoir rappelé le rôle central confié aux 17 associations d'aide aux détenus reconnues par la Fédération Wallonie Bruxelles, il a souligné l'importance d'une approche interministérielle de l'offre de services en milieu carcéral et les efforts qui ont été accomplis dans cette perspective au cours de la législature.  Il a terminé son intervention en rappelant quelques-uns des obstacles qui continuent à contrarier l'exercice des compétences confiées aux entités fédérées (Communauté et Régions).


Faute d’une politique d’ensemble des entités fédérées et d’une réelle concertation entre celles-ci et l’autorité fédérale,  les activités et services proposés sur le terrain, dépendent  encore, largement, du dynamisme et de l’initiative d’une pléiade d’associations subventionnées ou non, dont l’action en prison ne représente parfois qu’une fraction restreinte de leur champ d’activités voire d’initiatives individuelles.

A côté des opérateurs associatifs, il faut certes noter, dans le domaine de l’enseignement, le rôle important joué par l’Enseignement de Promotion Sociale (E.P.S.).  Celui pourrait conférer à ce secteur particulier un caractère  structurel et pérenne, s’il n’était lui-même, pour 50% des 20.000 périodes consacrées  à  l’enseignement en prison, tributaire du Fonds Social  européen dont la continuité au-delà de 2013 reste encore fort incertaine.  On n’ose imaginer l’impact qu’aurait une suspension  voire une suppression de cet appui européen sur  l’offre d’enseignement.  Relevons également dans ce cadre,  les synergies qui ont pu s’établir depuis 2009, entre l’E.P.S. et le secteur associatif, à travers le partenariat mis en place par la Fédération des Associations de Formation et d’Education en Prison (FAFEP), dans le cadre du programme REINSERT.

Au moment où nous rédigeons ces lignes, l'annonce d'une année de transition permettant de poursuivre des programmes tels que Reinsert ou au plan plus local le projet Tircis Tremplin pour l'Insertion est venu rassurer, en partie, les opérateurs engagés dans ces actions. Il n'en reste pas moins que les montants annoncés pour 2014 sont en recul et qu'ils se traduiront forcément par une limitation des actions programmées pour l'année à venir, alors que les prisons sont plus que jamais mises sous pression du fait de la surpopulation.